Incertaine certitude
Sur le fil de l’horizon les nuages
érigent des barricades pourpres.
Le vent haletant sur la campagne
se fige dans les draps de la nuit
et ce silence qui épouse la rosée
tombant sur les blanches épaules
d’adolescentes aux joues rouges,
riant d’un rien
qui n’en vaut guère plus.
Le chemin creux distille ses arômes
condensés par l’âpre chaleur du jour.
Ils s’entremêlent aux parfums exubérants
de demoiselles en confondante incitation.
Elles s’en vont sous la cafardeuse lune
au bal cueillir l’amour en fébrile danse.
No man’s land d’avant le désir
où l’eau si pure se trouble.
Et là il y a l’ancien à sa fenêtre
ce voyeur guetteur méditant
sur ses Fest-noz d’autrefois
procurant ce rouge aux joues
dès lors nettoyé au blanc du temps
pour lui l’heure de fermer les volets.
Aux jeunes coqs d’avoir dans la tête
dans l’ivresse d’une nuit câline
ces songes de rougeur obscure.
Instantané où la campagne propage
phantasmes et songes de lendemains,
rêves en accroche souvenirs
sur le barbelé rouillé de l’oubli.
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