Les voyageurs du crépuscule
Ce sont d’étranges voyageurs en forme filiforme
qui avec des pas d’oiseaux se défilent mécontents
Ce sont d’étranges voyageurs uniformes
qui visitent le rien et se tuent à tuer le temps
Ils ont quitté les cités débordantes de démons
peuplées par l’humaine arrogance au destin d’abeille
Ils n’ont appris le verbe aimer mais ivres de sermons
butinent des pensées obsolètes de nirvana sans pareil
Ce sont d’ultimes voyageurs sans train ni gare
qui ne s’arrêtent que pour contempler les nuages
Et qui voient en leurs seins une éclaircie phare
d’un bleu à vous faire croire en des dieux sages
En déroute ils courent et pour ne pas dire suicide
vont au bout du monde se travestir
Pour ne pas dire fuir dans le silence du grand vide
vont au bout du monde pour partir
Ce sont d’étranges voyageurs qui courent hors du temps
en poursuite du vent sur des déserts de remords
Ils courent ignorants qu’ils sont nés par beau temps
et meurent sans même savoir qu’ils ont croisé la mort
Leurs ombres hors du tableau s’étirent en résistance
épinglant les spectateurs d’un temps présent
Oui vous bâtisseurs de ruines qui dans l’ignorance
voyez de l’art quand le sable déjà est omniprésent
Ce sont d’étranges voyageurs que la poussière étouffe
pour avoir par trop traversé les temps mortifères
Ce sont d’étranges voyageurs qui ne s’essoufflent
que pour s’être dissous dans le sablier de l’univers
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