L’accroche télévisuel
Otage de l’irréel télévisuel
j’ai perdu mon visuel
sur des images satellitaires
qu’ils souhaitaient salutaires.
Absorbée dans la grisaille éponge
d’un cerveau qui ne bronche,
emmêlée aux passions sportives,
mouillée de pulsions explosives,
malaxée de cinéma alité,
essorée à la télé réalité
l’info couplée de pub lessive
annonce en temps réel missive.
De l’archange chu de son immobilisme
par Satan sous les tours des fanatismes.
Filmer la vengeance du bras de dieu,
diffuser les chairs pleurées d’adieux.
Au creux des paraboles est l’histoire,
car ceux qui voient peuvent croire.
Otage de l’irréel télévisuel
j’ai perdu mon visuel,
sur l’écran ultra plat privé.
Exhiber le tout pour captiver,
le mélange des genres n’est plus un défi,
du mépris le média en a le profit.
Pour tant d’images combien d’attraits,
le trop engendre l’abstrait.
Mais l’homme est un curieux
il est né zappeur fou furieux.
Ne rien manquer si ce n’est d’esprit,
l’information à tous les prix.
La renaissance de gladiateurs
sous contrôle des publicitaires menteurs
créateurs de mises en scènes glorieuses
avec chants de ferveurs parieuses,
l’évènementiel maintient en alerte
l’instinct basique du chasseur inerte.
Otage de l’irréel télévisuel
j’ai perdu mon visuel
au cinéma de poche enlisé
où l’acteur est banalisé.
Soirée de vote pour estampiller
l’académie d’une star dévoilée.
Pour avoir gagné le million
le figurant devient trublion
et vend la lessive Netteté
dans un télé achat crypté.
Angoisse de me voir
je sacre l’écran de noir.
Retardant la chute dans le puits,
le tube cathodique reste mon appui.
Par peur du sommeil sans mot fin,
la télé captivante parvient à ses fins.
Vautré dans la nuit sans vérité
mes yeux absorbent l’immensité.
Ajouter un commentaire