Le Couesnon
Il glisse sous les draps verts
sur le limon du temps
en lenteur et discrétion.
Aux variantes profondeurs,
au soupçon de lumière
il est miroir divaguant
limpide sur les graviers
fort noir dans les marais.
Câlinant les pierres moussues
dépouilles d’antiques moulins
élevant de si rares plaintes
sur le granit mis à nu.
Il est un souffle passant
sur l’herbe fraîche
il a ce goût de l’errance
dans la rumeur des légendes.
En contrebas du socle granitique
supportant le regard de l’archange
il s’en va vers l’absente mer.
Sur son dos vert et ridé
le brouillard en blanc
s’allonge en froid iodé.
Griffant la grève, ses méandres
laissent des écrits de nostalgie
pour des marées effaçantes.
Passant sur l’immobile
il s’enfonce dans le sombre
créant un opéra de silence
s’élevant dans les nuages
pour d’infinies renaissances.
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